samedi 21 janvier 2012

Carte blanche

Bilan


   La notion de visible et de perceptible dans le graphisme m'ont permi de me focaliser sur des formes correspondant à ces notions. J'ai tenté de développer une multitude de cercles différents les uns des autres et pouvant être regroupés selon plusieurs familles.
J'ai choisi deux cercles proches de part l'importante présence de leur centre. L'association et la confrontation de ces cercles m'ont amené à l'élaboration de trames. Peu à peu mon intérêt s'est porté sur la communication des trames. Les cercles pouvaient créer un mouvement, ascendant ou descendant (entre autres) et accompagner le regard, lui transmettant des impressions visuelles. J'ai essayé de traduire le mouvement sur un support en deux dimensions par l'orientation de mes formes, par leur taille, par leur désolidarisation, par la présence d'un accident au sein d'une trame ordonnée et par leur valeur).
   L'articulation de ces trames m'a été permise par le support qu'est le livret. Deux trames sont visibles à la fois. Cette complexité m'a naturellement poussé à faire évoluer et à articuler de manière cohérente (et peut-être surprenante) des trames. Mon livret en noir et blanc est un roman relativement fluide. Son déroulement s'exprime par une lente progression de trames, parallèles de mon cheminement graphique et de mes expérimentations.
   Un défi plus complexe encore fut l'apparition de la couleur, de la photographie et de la typographie. Comment aborder tous ces facteurs sans s'éparpiller ? Je me suis fixé des règles, constituant le fil rouge de ce nouveau roman graphique.
   Une trame organise-t-elle des zones définies dans la page ? Est-elle un guide pour le regard du début à la fin du livret ? La couleur peut-elle diriger la trame ? La saturation de la page dûe à la taille de certains de ces éléments peut-elle constituer un tournant dans le livret ? La trame constitue-t-elle la photographie ou se superpose-t-elle à l'image entière jouant avec les composants de la page ?
La lente et fluide progression des trames à travers les pages doit-elle être érigée en loi ? Peut-il y avoir brusquement des changements surprenants ? La lecture ne risque-t-elle pas d'en pâtir ?
Telles furent les questions qui m'ont doucement mené à l'élaboration de ce petit ouvrage.
J'ai maintenant la volonté d'intégrer mon univers, mes intérêts personnels dans cette recherche graphique.
J'ai ainsi essayé de conjuguer le dessin au trames graphiques. Ces dernières dialoguent avec le dessin, dans un soucis permanent de composition de la page.
   Le blanc du support est pour moi important et essentiel. Il me rappelle les peintures orientales où le vide est signifiant et fondamental.
   L'apport du dessin entraîne avec lui un aspect analogique au travail. Les trames sont abordées de la même manière mais le tout communique différemment.
Cette recherche se fonde sur la passerelle tendue entre l'univers relativement neutre des trames graphiques et le monde sensible (parfois exacerbé) de l'analogique.
Je considère ce dialogue comme une troisième voie, enrichissant et décuplant les possibilités graphiques.
Ce cheminement m'a ouvert les yeux sur les possibilités du graphisme et sur ses capacités concernant la communication.
   Je me suis heurté plusieurs fois à des difficultés qu'il faut surmonter. La fluidité et la lente évolution de mes trames ont constitué une étape dans ma réflexion sur la narration visuelle. Elle doivent, selon moi, être rompues par des accidents plus prompts. La discussion et la découverte des autres livrets (de mon groupe) m'ont apporté de multiples visions du graphisme et de la manière dont peuvent s'articuler les trames.
Le point positif de cette expérience est la compréhension et la découverte progressive du processus de la création d'un document visuel.
   Je ne peux encore affirmer avoir un champs de vision global du "design graphique" mais compte poursuivre mon chemin dans cette aventure.

lundi 9 janvier 2012

Yayoi Kusama

Yayoi Kusama a un étrange univers ponctué de pois de toutes sortes de couleurs, tantôt fluos, tantôt pastels et discrets. Dans sa jeunesse, l'artiste aurait eu une hallucination: les fleurs présentes sur la nappe de la table de la cuisine aurait recouvert l'ensemble de la pièce dans laquelle elle se trouvait. De là surgit l'obsession d'exprimer visuellement des pois. Elle communique ainsi par des trames psychédéliques omniprésentes sur l'ensemble de son travail plastique. Elle procède en véritable graphiste, pensant ses installations ou ses peintures comme des romans visuels abstraits et expressionnistes (voir minimalistes dans certain cas). Elle dynamise ses composition par la taille de ses pois, la direction que forment plusieurs de ces éléments. Son travail est riche et et pertinent dans le sens où elle crée de multiples pièces (sculptures, installations...) avec pour seul motif son pois. Faire le maximum de choses avec le minimum de moyens (graphiques).
 
Portrait de Yayoi Kusama, reine d'un univers psychédélique et intriguant.

Bed-Dot Obsession, 2002
courtesy Galerie Pièce Unique Galerie
Yayoi Kusama propose plusieurs espaces réinterrogeant notre manière de vivre et d'habiter. Pourrait-on investir un habitat Kusama ? L'artiste, vivant partiellement dans un hôpital psychiatrique apporte un design inspiré de ces lieux souvent clos et discrets.

Yayoi Kusama
My melancholic feeling, 1991
courtesy Galerie Pièce Unique Paris
Cette trame grouille d'informations et apporte une autre vision du travail de Kusama. Toujours dans une sorte de répétition, ce dessin peut être une transition entre deux phases de création de l'artiste. le noir et le blanc ont remplacé les couleurs vives les formes arrondies ont été substituées à des signes graphiques aigus, pointus et plus agressifs.